Le travail en volume de Patrice Baudin se situe, explique-t-il, au carrefour de « trois notions aux limites mouvantes, poreuses : l’écriture, la mythologie et le mouvement, comme autant d’images d’une mémoire suspendue dans le temps. »
Des empreintes laissées au cœur d’une matière qui semble fragile et périssable, des objets suspendus dans un équilibre incertain : ses œuvres s’apparentent à des installations, dans le mouvement qu’elles génèrent, naturel ou mécanique, aléatoire ou non. Elles tournent sur elles-mêmes, se balancent, se croisent, oscillent…Et ce faisant, l’artiste imprime à leur réalité la nécessité du changement, la possibilité de la chute, de l’envol, de la transformation, de la métamorphose…comme modalité intrinsèque de l’œuvre elle-même.
« L’homme n’est jamais aussi semblable à lui-même que lorsqu’il est en mouvement » aurait dit le baroque Bernini, et cette phrase a durablement et sensiblement marqué Patrice Baudin dans son esthétique et son art, qu’il s’agisse de sculpture ou de musique.
C’est dans ce contexte que transparaissent l’intérêt de l’artiste pour le sens originel et symbolique des mots, mais aussi pour le graphisme et les objets de l’écriture, portes d’accès, livres ouverts, sur la question de l’être.
Musicien de formation, spécialisé dans le répertoire de la flûte baroque et dans la conception de spectacles musicaux, Patrice Baudin, formé aux Atelier des Beaux-arts de la Ville de Paris à la sculpture avec Odile Bourdet et Françoise Coutant (2008-2010) se consacre également depuis plusieurs années à la création plastique, mêlant le son, la sculpture, l’image et le mouvement dans des objets toujours poétiques riches en hybridation.
Marie Deparis-Yafil
Critique d’art et auteur spécialisée dans les arts visuels